Homenagem a Ildo Lobo

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A mais alta voz / Ildo Lobo

          Declinava outubro com seu som
          de poucas águas. E nem as lágrimas
          da virgem da ladeira prometiam,
          nesse ano, o sempre aguardado milagre.

          E então tu partiste - pelas quebradas
          de saibro e cieiro, pelas alturas de pico
          d'antónia, tu, infante das planuras,
          eterno enamorado do whisky e da maresia.

          «Serenata nun luar klaru», «kabral ka more»
          «djonzinhu kabral» - que compadecida voz
          as recitará de novo nas madrugadas de facas
          e despedidas? Quem rogará às ondas do mar
          «faze-m un arku ba poiza la riba na krus d´igreja»?

          Sin, «notísia tristi N ten pa N da:
          fidju tera, barku grandi ka rizisti»,
          declinava outubro com seu eco
          de vígeis espigas, e lisboa era esse céu
          toldado de presságios, tal indemne profecia
          soluçando à ilharga da manhã.

          Só tu eras a mais alta estrela «na séu di kabu verdi»,
          só tu sabias ma «ka ten dia ka ten manhan»,
          mas «na porton di nos ilha» bu vos é son
          di strubon ta ronka pa iternidadi.

          José Luís Tavares


Comentário Cafeano: Ildo Lobo faleceu no dia 20 de Outubro de 2004. Há precisamente quatro anos. Quatro anos sem A Voz. O poema foi gentilmente enviado pelo autor, que acedeu a sua publicação.





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8 comentários:

gicas disse...

A primeira vez que ouvi Ildo Lobo, nem sabia quem ele era sequer, fiquei apaixonada pela sua voz.

Ia dentro de uma hiace, ao entardecer, a caminho da Ribeira Grande de Santo Antao, com um por do sol avermelhado no horizonte, que se difundia por entre o nevoeiro e os pinheiros..

Era também a primeira vez que visitava esta ilha...fiquei sem respiraçao, a minha pele arrepiou e algumas lágrimas percorreram o meu rosto, pelo sentimento que a sua música despertou em mim.

Nao encontro palavras (nao tenho esse engenho) para descrever o sentimento pelo qual fui assolada, neste misto entre a música e a paisagem... Diria uma sintonia perfeita.

Só mais tarde vim a saber quem foi Ildo Lobo.

Onde quer que esteja, a sua música continua viva e se há senhor que merecia de facto a distinçao, "Lobos da música", ele foi, sem dúvida, um deles.

Anónimo disse...

Ma dernière conversation avec Ildo Lobo

De retour du Cap-Vert en avril 2002, j’ai voyagé cinq heures aux côtés d’Ildo Lobo de l’aéroport de Sal à Roissy-Charles de Gaulle. Ildo Lobo venait à Paris pour un concert de promotion au New Morning. Reproduire un énième hommage posthume n’est pas mon propos. Rapporter pour mémoire les paroles échangées avec un artiste adulé qui s’en est allé comme une âme en peine, comme le passeur de mots, de notes et de mélodies, qu’il aura été toute sa vie durant, est ici le pourquoi de mon propos.
L’opportunité m’a été donnée de vivre un moment rare, bercé par l’étourdissement vaporeux de l’envol et les effluves des mélanges excessifs. A la dérobée et à bâtons rompus, Ildo Lobo m’a parlé de rien et de tout. Il a disserté sur la vie, sa vie, la politique, la culture, la musique, la société en général et en particulier dans une mise à nue de ses peurs et de ses questionnements lucides, douloureux et toujours à l’unisson de sa fidèle compagne, la musique capverdienne. Ce moment–là s’est imprimé au présent et me remémorer ce voyage ainsi que le son de sa voix magnifique et inoubliable me fait prendre conscience de la proximité et de la vulnérabilité des grands artistes au Cap-Vert. Une telle proximité est courante, si courante que les talents se trouvent à chaque croisement de rues mais personne ne les voit car l’art vient en surplus de la vie et des besoins élémentaires. Banalisée, cette précieuse proximité ne cultive plus que vulgarité et promiscuité ; l’artiste n’est plus perçu qu’à travers son quotidien semblable à tout un chacun, quotidien pourtant si différent et au combien unique.
La glorification posthume paraît aujourd’hui bien hypocrite et coupable de l’aveuglement, de la démagogie et de la complaisance qui assassinent l’art au Cap-Vert. Chanter la tragédie capverdienne, la sodade, le désespoir, la sécheresse, la faim, le départ, la séparation, la mort, l’ivresse… devient l’antidote de toutes les maladies mentales et spirituelles. Etre le serviteur, le chantre épique et le guérisseur, tout à la fois, est un bien lourd fardeau pour un homme mais un nécessaire défi pour un créateur. La responsabilité de ce dernier ne s’arrête pas à la simple exécution, elle garantit la communication directe entre l’art et l’être, et de l’être à l’art. Intemporel interprète des plus créatifs auteurs et compositeurs de l’univers musical insulaire, Ildo Lobo reste aussi dans mes souvenirs d’adolescent la vedette incontestée des Tubarões. Tout comme le requin, redoutable nettoyeur des mers, Ildo Lobo aura lui aussi purger par son chant, telle une sirène, l’âme de générations d’admirateurs.
Notre conversation aérienne a parcouru le petit monde praiense. Je comprends mieux à présent la portée de cet incroyable échange livré au plus grand nombre. Figure romantique et altière, Ildo Lobo nous a fait oublier l’homme tourmenté qu’il était. L’artiste engagé et l’utopiste n’ont pas choisi a toa d’inscrire « Alto Cutelo » de Renato Cardoso et « Alegria » d’Orlando Pantera dans son ultime récital, Incondicional et authentique. Ces choix bouclent la boucle de son cheminement musical et révèlent en fin de course une profonde inquiétude face à la vie. La chanson « Nha fidjo matcho » préfigure, au sens propre et au sens figuré, le testament d’un père qui tente de conjurer ses propres doutes, et interprète à son tour le destin d’un artiste, paradoxalement mal compris. « Nhê garganta ki matam... boca di povo é nha distino » confesse-t-il. Ce qu’Ildo Lobo a fait pour la musique et la culture demeure à jamais.
Au fil de notre conversation, sa majeure préoccupation a porté sur les facilités et la protection trop rapprochée de l’Etat, patriarche mécène, et des institutions privées qui ont tous contribué selon lui à nourrir les artistes « dum leite doce amargo » où l’amertume reste en arrière goût. Cette constatation a déchanté par l’absence d’une véritable réalisation, entrevue seulement à la fin de sa carrière. Ce mea culpa traduit l’enfermement de l’art circonscrit au huis clos capverdien. Sans le groupe, sans l’esprit et la complicité artistique du groupe, sans l’effusion créative des Tubarões, la Voix du mythique orchestre n’avait donc plus, au bout du compte, la même résonance et légitimité a posteriori. Cette magoa sincère et troublante interpelle tous ceux qui aiment et pratiquent l’art. Elle résume le devenir des artistes capverdiens dans leur grande majorité, ces artisans de l’esprit et de l’émotion qui payent naïvement de leur chaire pour que (sur)vive la culture. Une réelle éclosion (et libération) des talents n’a donc pas aboutie à son sens et à celui du bon sens. Cet amère et coupable aveu a certainement exacerbé, malgré la stimulante perspective de rencontre avec la presse et le public parisien, la peur infantile de l’adulte ébahi et, à la fois, dépassé par l’ampleur de sa reconnaissance internationale.
De là, son diagnostic s’est penché sur la transition brutale de l’Etat providentiel à l’état de profit, laissant place aux médiocres et aux opportunistes, de tout bord, artistes de quintal, devenus usuriers de circonstance, sans limite, ni raison, sem era, nem bera e nem kaquera. Tout s’explique ! Même l’inconcevable non-sens, même la contradiction du vécu, même l’injuste disproportion des fruits recueillis par rapport au labeur et au talent, même l’usure du temps… Dans ses multiples pérégrinations discursives, il m’a relaté de façon anecdotique les péripéties de sa contrebasse, penhorada par un virtuose imaginaire et prêteur sur gages de son état, de son instrument aveugle dont l’âme retentit des mauvais jeu et sort qui lui sont désormais réservés.
L’anxiété diffuse d’Ildo Lobo présageait peut-être déjà la fin. Ce concert parisien, une de ses dernières digressions à l’étranger, rappelle comment « On achève bien les chevaux » car terrassé deux fois au cours de la soirée par une panne de voix, il est revenu par deux fois, maîtrisant son colapse vocal et son incommensurable trac. Shade, prometteuse chanteuse anglo-nigériane, n’est revenue que bien longtemps après à la scène après avoir perdu la voix en concert. Seuls les meilleurs réussissent pareil dépassement de soi. Et pourtant, aux oreilles et aux yeux de ceux pour qui ce concert était dédié, ce fut une triste et pénible prestation… Un concert de trop pour un homme malade de son art.
Abruptement, un intrus mal appris a surgi dans la conversation pensant flatter avec son humour et sa familiarité de comptoir de bars, le célèbre passager VIP et sacralisant par la même et malencontreuse occasion la maladie cachée de celui pour qui les excès sont défendus. Les caprices de l’artiste et la stature que confère le vedettariat, que lui-même chahutait allègrement, ont œuvré pour le droit absolu à l’autodestruction que tous, hôtesses, pilotes et compagnie, ont servilement cautionnés, verres sur verres, au-delà du supportable. Boire en dépit du bon sens n’est pas glorieux et cela Ildo Lobo le savait pertinemment, lui qui avait depuis longtemps succombé aux charmes de sa malicieuse et redoutable maîtresse.
L’art du chant était pourtant son ivresse suprême et la véritable expression de son ente profundo, celui d’un homme d’art et de lettres qui perpétuait la lutte culturelle déjà entamée. Engoncé dans un costume sombre, Ildo Lobo n’a pas dépareillé avec son emblématique bonnet noir ce soir-là. Une élégante façon de montrer, peut-être, son anarchisme kriolu. L’homme des arts n’a jamais été diminué par l’alcool mais l’homme tout court a été atteint par un mal qui ronge toute une société. Et le silence perdure ! « Falode na dia quinze, grog tá bem cabá… ó grog cá bó mata capverdiane”, morna Cacoi, également décédé. En hommage au prémonitoire cri de conscience de cet auteur de Mindelo, osons dire la réalité du vivant pour que l’alcoolisme ne tue pas le peuple capverdien ! Les chansons Pépé Lopi (Ano Novo), Xema (Djon d’Mari Perpétua) et bien d’autres, sont révélatrices des tourments de la société capverdienne. Ildo Lobo en a été l’illustre porta-voz et le premier concerné. Actif et passif, conscient et inconscient, il n’a cessé d’engager sa voix sur les chemins de traverse de la vie, sinueux, incertains et singuliers.
Espérons seulement que les droits d’auteur de cette dernière chanson, comme de toutes les précédentes, interprétée et composée par le père laisse un héritage moins amargo au fils et à tous les ayants droit.
Ildo Lobo, à l’instar de ses pairs, a, conclusion faite, perpétué pour le plus grand bonheur de son public, mais à ses dépens, l’art de la bohême dans l’ivresse, la sueur et le sang. Pour que toujours vivent l’esprit et le beau !
Obrigados
25 décembre 2006

Anónimo disse...

A voz de Ildo Lobo permanecerá para sempre no ouvido daqueles que sabem apreciar uma boa música.

MYA disse...

Eu tenho uma paixonite cronica por essa VOZ !
E abrir o blog - hoje - com a VOZ, nao tinha sido nada mal pensado.

Unknown disse...

Mya, o cliente tem sempre razão. Espero que gostes da escolha! Abraço!

MYA disse...

Thanks, deste homem gosto de tudo.
Tenho as minhas favoritas sim, mas isso é outra historia. Está bom como fizeste.

Anónimo disse...

È a melhor voz q já ouvi na minha vida!
E vai ser dificil mudar essa convicção, mesmo qdo eu já for velhinha.

Para mim o melhor disco do mundo é o PORTON DI NOS ILHA dos tubarões.

O Ildo Lobo permanecerá para sempre no meu ouvidinho.
Seeeeeeempre!!

Fca cool,
S.

Unknown disse...

Sem dúvida, um dos melhores discos da história da música de Cabo Verde.